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AB 2000 studies

Alain Boublil Blog

 

+13,5%: hausse de la production de pétrole aux Etats-Unis

Tous les ans, BP publie un ensemble de données statistiques sur l'énergie dans le monde. La "revue statistique 2013" vient de sortir. Elle contient un chiffre spectaculaire: la production de pétrole américaine a dépassé 10 milliards de barrils par jour, en hausse de13,5% sur 2012. La hausse depuis 2008 est encore plus révélatrice: +47,5%. Les réserves mondiales dépassent 53 ans, ce qui réduit à néant l'argumentation des théoriciens du "peak oil" qui annoncent périodiquement que l'on va bientôt entrer dans une ère où les nouvelles découvertes ne compensent plus l'augmentation de la consommation. Ces propos alarmistes sont d'ailleurs rarement désintéressés: ils visent à maintenir les cours à un niveau élevé, favorable aux producteurs ou à pousser les gouvernements à financer des investissements dans des énergies de substitution qui ne seraient pas, sans aide, rentabilisés.

C'est donc très exactement le contraire de ce que prédisaient les "Nouveaux Malthus" qui est en train de se produire puisque, toujours aux Etats-Unis, qui est de loin le premier consommateur mondial, cette hausse de la production coïncide avec une réduction progressive de la demande qui est désormais inférieure de 10% au pic observé à la veille de la crise de 2007-2008. Le pays semble s'être engagé sur une trajectoire analogue à celle empruntée au Japon et en Europe où, du fait des progrès enregistrés dans l'industrie automobile et de la mise en oeuvre d'une politique de réduction des émissions de CO2, la consommation de produits pétroliers n'a cessé de baisser depuis cinq ans. Même en Chine, la forte croissance observée jusqu'en 2010, a commencé à s'infléchir. Seuls les autres pays émergents, et notamment le Brésil (+5,8%) où, pourtant la production n'a pas tenu  toutes ses promesses en 2013 (-1,7%), continuent à connaître une hausse de leur consommation, Mais celle-ci est à peine équivalente à la baisse enregistrée dans les pays développés.

Du côté de l'offre, la très forte hausse de la production américaine, et donc la baisse de ses importations, a permis de compenser facilement les pertes de production observées dans plusieurs pays africains (Libye, Algérie notamment) ou au Moyen-Orient. A cet égard, les tensions entre communautés présentent un aspect stabilisateur rarement mentionné: le renversement du régime irakien, avec des pertes de production significatives, pourrait favoriser un apaisement des relations de l'Iran avec l'Occident, dont une hausse de la production est en mesure d'atténuer les conséquences de la déstabilisation inévitable qu'engendrerait une nouvelle crise irakienne.

Au total, avec la mise en exploitation de nouveaux gisements découverts en Afrique, le boom du pétrole de schiste aux Etats-Unis et la poursuite des politiques d'efficacité énergétique dans les pays développés éloignent tout risque sur les approvisionnements. Cela aura inévitablement un impact sur les cours du pétrole. La montée sans précédent dpuis vingt ans, des tensions géopolitiques tant en Europe qu'en Afrique et en Extrême-orient, n'a eu pour l'instant aucun impact significatif sur les prix. Un simple apaisement de ces tensions devrait donc déboucher sur une baisse significative des cours et avoir un impact immédiat et positif sur la croissance mondiale.

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